Kawah Ijen

Saturday, July 07, 2018
East Java, Indonesia
Avant de faire découvrir le Kawah Ijen au reste de notre joyeuse troupe, un nouveau trajet en minibus (un peu moins long que le précédent fort heureusement) était nécessaire.
On commence à bien connaître les routes locales et surtout la façon très cow-boy qu'ils ont de dépasser dans des virages masqués, ce qui nous a occasionné quelques frayeurs.
Une fois installés dans un agréable hôtel pourvu, pour la plus grande joie des enfants, d'une piscine, la priorité est mise à la récupération en vue des épreuves qui nous attendent.
La première épreuve aura été assurément la plus stressante: le match de la coupe du Monde entre le Brésil et la Belgique.
Le stress était double car il nous fallait trouver un moyen de suivre la retransmission en direct dans cet endroit perdu au milieu des montagnes javanaises.
On avait testé quelques plans B lors de la retransmission du match précèdent mais ce ne fut pas nécessaire car le match était diffusé dans l'hôtel sur la terrasse ou dans les chambres.
Est-il besoin de vous rappeler le score?
Dès le coup de sifflet final (il était pour nous 3 heures du matin), nous partons pour notre  seconde épreuve: l'ascension du Kawah Ijen (environ 2600 mètres d'altitude) avec un dénivelé de 800 mètres.
Quoi de plus normal en effet que de fêter la victoire historique des Diables Rouges sur le Brésil en escaladant à l'aube un volcan au fin fond de l'île de Java.
Quand je vous parle d'épreuve, à certains moments, il s'agissait plutôt d'un supplice.
Les yeux encore plein d'étoiles, nous embarquons donc dans nos jeep pour une nouvelle expédition nocturne.
Je sais, nous sommes complètement dingues ...
Les jeep étaient bien nécessaires pour escalader déjà une bonne partie de la montagne ce qui nous a fait espérer quelques instants une grimpette familiale plutôt peinard.
On en a été pour nos frais ...
Tout avait pourtant bien commencé par un léger dénivelé tout à fait acceptable mais cela s'est rapidement corsé.
Ici pas d'escalier avec une rampe comme au Mont Bromo mais un sentier étroit en pente de plus en plus raide.
Il faut bien vous rendre compte qu'il faisait encore nuit noire et que l'on ne voyait presque rien, se guidant sur les lampes de poches ou les gsm de ceux qui précèdent.
Pas sûr que nous serions arrivés au bout si nous avions eu une vision claire de ce qui nous attendait mais dans la pénombre on avançait plutôt au pilote automatique.
Comme si cela ne suffisait pas, nous étions sans cesse houspillés par des indonésiens qui nous proposaient de nous installer dans une sorte de carriole basse à bras en criant "Taxi Taxi".
À croire qu'ils pressentaient une crise cardiaque imminente puisqu'ils me suivaient à la trace, de vrais charognards!
Au début, ma politesse habituelle me faisait leur répondre à chacun gentiment mais à force..
Ils ont fini par comprendre qu'il valait mieux me laisser souffrir en paix.
Notre guide nous a expliqué qu'il s'agissait des anciens porteurs de souffre qui ont recyclé en brancards pour touristes fatigués les ustensiles destinés à faciliter leur travail (offerts par une ONG).
Je me souvenais du sort de ces pauvres gens qui escaladaient la montagne plusieurs fois par jour le dos cassé par le poids des pierres, le tout pour un salaire de misère (on en a toutefois encore vu 2 ou 3).
Mais pas question pour nous de céder à la tentation, on a de la fierté non mais sans blague ! Surtout après l'euphorie de la victoire contre le Brésil! On est des belges !
A mi-pente, petite pause soupe de nouilles pour les amateurs et nous voilà repartis mais le plus dur était fait. Enfin quand on m'a dit cela je n'y ai pas cru mais c'était presque vrai.
Nous étions loin d'être les seuls sur les pentes du volcan mais rien à voir avec la foule et les embouteillages du Mont Bromo.
La fin du parcours est presque plate, en suivant le chemin de crête, le but est proche.
Enfin le moment tant attendu, nous arrivons au bord du cratère. C'est le moment de mettre nos masques en papier sur le visage pour se protéger des vapeurs de souffre (qui sont très irritants pour les poumons).
La vue est à couper le souffle, surtout quand on s'éloigne un peu pour avoir une vue non seulement sur les vapeurs de souffre qui sortent du sol mais également sur le lac d'acide couleur bleu turquoise qui est juste derrière.
On n'avait pas franchement envie de célébrer notre victoire par une baignade ...
Nous avons plutôt choisi de nous prendre en photo avec le drapeau belge arboré fièrement par Mathieu hieu tout au long de l'ascension (photo que nous avons depuis abondément partagée sur les réseaux sociaux).
Ainsi, plus aucun touriste n'ignore la victoire de notre équipe à la coupe du Monde ni les couleurs de notre drapeau national.
Un peu de fierté nationale (si rare chez nous) ne fait pas de tort.
Et c'est parti pour une descente assez périlleuse mais on a eu de la chance qu'il ait plu légèrement la veille au soir ce qui a permis à la piste de sable et de gravillons sur laquelle nous circulons d'être praticable.
C'est donc dans un état second mais tous très fiers de ce qu'on venait d'accomplir que nous avons rejoint les jeeps.
Et dire que pas plus tard qu'hier on trouvait déjà qu'on était des warriors ...
Le temps est venu de quitter l'île de Java après avoir rafraîchi nos souvenirs de 1999 en y ajoutant nos découvertes et aventures de cette année.
Il faut reconnaître que les distances sont grandes entre Yogykarta et la partie orientale de Java mais nous ne regrettons pas notre choix du minibus qui permet, comme nous l'avions anticipé, de découvrir plus le pays.
Nous sommes content d'avoir pu visiter les 4 incontournables de Java: les temples de Borobudur et de Prembanan ainsi que les volcans Bromo et Kawah Ijen.
Nous espérons évidemment avoir marqué durablement les esprits de nos enfants (petits et grands).
Aux lecteurs de ce blog horrifiés par le régime quasi-militaire (il ne manque plus que le salut au drapeau) que nous réservons aux enfants (surtout les petits), nous nous engageons à les laisser se reposer davantage dès que nous serons à Bali.
Vous vous demandez sans doute comment nous avons fait pour qu'ils nous suivent sans broncher ? 
Vous aurez la réponse quand je vous relaterai nos derniers jours à Singapour.
Pour l'heure, en route pour le ferry qui va nous emmener à Bali.
A+
Jeanmi

Comments

2025-02-10

Comment code: Ask author if the code is blank