Journée ratée à la recherche des hippies

Wednesday, July 16, 2014
San Francisco, California, United States
Ouin, bon. Depuis le temps qu'on voyage, c'est la première fois que ça arrive. Une journée un peu poche, ratée, quoi. Et c'est de ma faute. Parce que c'est moi qui dirige la tribu vers de nouvelles aventures. Et cette fois-ci, ça ne s'est pas passé comme prévu. Ou plutôt, disons que c'était tellement plus beau dans mon imagination que ce que la réalité nous a montré.

Bon, je raconte . Ce matin, on se lève et j'explique aux filles qu'on s'en va à l'intersection des rues Haight et Ashbury, intersection mythique, « bastion des hippies à la fin des années 1960 » (selon le Guide du routard). Et selon Wikipédia, « La contre-culture hippie est toujours présente par le biais de l'art psychédélique. On y trouve notamment un musée du tatouage, des maisons victoriennes repeintes de couleurs vives et bigarrées, ainsi que de longues fresques murales. On passe devant la maison de Janis Joplin au 635 Ashbury Street. » Dans ma tête, on arrive là, et on se retrouve instantanément dans une scène chantée du film Hair. J'imagine également des odeurs de patchouli et d'encens, et quelques émules de Janis Joplin et de Jimmy Hendrix. Et même le hippie rencontré dans le métro cette semaine. Bref, j'ai en tête de faire un retour dans le temps et de danser main dans la main avec les passants.

Alors on part le matin, on marche sur la rue Market, surnommée l'avenue des Champs-Élysée de San Francisco . C'est joli, plein de boutiques, une architecture intéressante, un beau coin pour pique-niquer dans un parc face à des boutiques de luxe, des tramways colorés qui passent de temps en temps... La journée aurait dû s'arrêter là. Ben non, je veux voir le lieu de naissance du mouvement peace and love. Alors on repart. Marche, marche, marche. 1h30 de marche. Pendant ce temps, le quartier change de look. Des sans-abris partout. On s'arrête dans un parc, y'a des p'tits enfants crasseux sans leurs parents. Puis on repart. Puis encore des sans abris, des junkies, ça sent le pot, ça se parle tout seul; y'en a un dans un parc avec des ciseaux, qui essaie de couper du gazon. Y'en a qu'on ne sait pas s'ils dorment ou s'ils sont étendus là depuis plusieurs jours. Bibi et Flo jouent à des jeux en marchant, donc ne semblent pas trop se rendre compte du décor (sauf Bibi qui trouve que là, ça commence à sentir un peu trop le pot). Heureusement, personne ne nous achale. Finalement, après avoir traversé plein de boutiques louches, on arrive à l'intersection tant idéalisée . Pis kessé qu'on voit? La scène du film Hair où tout le monde se met à chanter « Let the sun shine »? Non, ESTIE. Des gros soulons couchés le longs des murs. Juste ça. Du monde fucké qui se parle tout seul. Des junkies qui n'étaient même pas nés en 1967. Elle est où, Janis? Pourquoi ça ne sent pas le patchouli? Sont où, les fleurs dans les cheveux du monde?
 
Snif. Je pleure encore. En revenant à Montréal, c'est sûr que je me loue le film Hair pis que je pleure en silence sur mes illusions perdues.

Pis là, demain (aujourd'hui pour vous), on part à la plage, pour faire oublier cette journée moche aux filles.

 Par contre, le ti-cul crotté haut comme trois pommes qui ne savait pas où étaient ses parents et qui ne voulait pas que je parte, j'suis pas prête de l'oublier, celui-là.

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2025-02-16

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