Batangas / Anilao

Monday, October 26, 2015
Anilao, Calabarzon, Philippines
Après m'être écroulé de fatigue vers 20h et avoir pris une douche à coup de bassine d'eau vers 4h du mat, je trace au lever du jour en quête d'un petit-déj et un jeepney pour Anilao où mon pote de l'hôtel m'a conseillé d'aller plonger. Arrivé sur place, je traverse la plage à l'heure du brûlage des poubelles, bénit au passage le fils spécial du mec chez qui je m'arrête boire une limonade, et finit pas m'installer chez Pinky et Jake, où je négocie un posage de hamac gratuit et où on prévoit une plongée pour le lendemain matin, sans stress.

Je passe une journée super sympa avec Pinky et les employés et ouvriers . Y'a cette gamine qui a un truc comme la polio, je demande à Pinky comment on dit "cadeau" en tagalog et lui offre un petit bracelet, loin de m'attendre à recevoir en retour des larmes de joie et une pure expression de bonheur et de gratitude. Je gagne ainsi le titre honorifique de "grand frère". Je parle pas mal avec les ouvriers aussi, auxquels je finirai aussi par faire de petits cadeaux symboliques en partant. Et puis on s'entend bien avec Pinky, alors avec le temps la petite participation pour la douche disparaît, la bouffe passe de 150 pesos à gratuit, et un fois la nuit tombée Pinky finit par me faire dormir dans une cabine parce que « bah finalement y'a personne qui est venu ». J'embarquerai quelques cartes de visite en partant pour leur faire de la pub.

Après un plongée record de 54 minutes le lendemain matin, je repars en début d'après-midi pour Batangas afin de prendre ce ferry à 600 pesos qui va direct à Caticlan. Une fois trouvé le passage secret qui mène au fameux terminal longues distances, j'apprends que finalement c'est plutôt 950 . J'ai pas 950. Retour sur mes pas, le putain d'enculé de bancomat du port prend une surtaxe d'à peine 200 pesos (soit 4€). Négociation avec ceux qui changent des dollars, commission d'environ 33%, qu'ils aillent se faire foutre. Si je prends un tricycle pour taper un aller-retour au bancomat gratuit, je risque d'y lâcher 200 pesos et une bonne demi-heure. Si je tape l'aller-retour à pied avec mes affaires sur le dos, non seulement je vais arriver complètement claqué mais en plus je m'expose à ce que tous les billets se vendent dans l'intervalle, ce qui m'obligerait à passer encore une nuit dans ce trou à rat à 500 pesos. Faire le trajet petit à petit d'île en île, ça aurait été un truc à faire depuis le matin, sinon galères potentielles. Après mûre réflexion la solution du retrait d'argent au bancomat du port reste la plus viable, je le fait la mort dans l'âme et retourne à l'autre terminal. Environ 15 personnes avant le guichet, on annonce que la classe économique est maintenant complète, reste la classe touriste (climatisée) à 1'100 pesos. Là j'ai vraiment la haine. Heureusement, le garde de sécurité (avec son uniforme noir, képi et badge à la NYPD) se lance dans une interprétation passionnée de la chanson qu'il a dans la tête... quand tu vois ça t'es un peu obligé de te détendre. Après une longue succession d'attentes et de contrôles de sécurité, j'arrive enfin sur le ferry dans un dortoir climatisé aux odeurs d'essence, où on me fait placer en tout dernier pour me permettre d'étaler mes affaires sur le lit libre d'en face. Enfin arrivé sur ma couchette, je sors mon sac de couchage et m'endors lentement au son d'un «Notre Père» scandé au haut-parleur, rappel des nombreuses tragédies maritimes dont à souffert le pays...

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