Manakara, balade en pirogue

Sunday, September 22, 2013
Manakara, Madagascar
Les piroguiers nous emmènent voir le port désaffecté de Manakara, désert
depuis la crise politique de 2002 . Nous passons ensuite devant
l'embouchure entre le canal et l'océan où, malgré les fortes vagues, des
pêcheurs embarquent à bord de leurs frêles pirogues, et vont parfois
jusqu'à 15km au large des côtes pour pêcher le requin ou l'espadon. On
imagine à quel point l'exercice est périlleux ... !





Le canal des Pangalanes, autrefois creusé à l’initiative des Français
sur 700km pour relier jusqu’à Tamatave les principaux sites économiques
de l’époque coloniale et le port nouvellement créé de Manakara. Rivières,
lagunes ont ainsi été reliés à la force des pelles et des bras par les
gens d’ici et des chinois . Souvenir pas très glorieux, les gens devaient offrir au colonisateur dix jours de travail et payer un impôt ou alors, en cas
d’insolvabilité, creuser 30 jours ce canal destiné aux barges chargées
d’épices .Les forçats ne recevaient pas de pitance, leurs épouses devaient tout lâcher pour venir les nourrir. Le repas était cuisiné à l’intérieur même
de la pirogue .





Aujourd’hui , quelques vestiges (constructions rongées par l’humidité, bateaux
rouillés) subsistent. Les pêcheurs rafistolent leurs filets. Des
planches fichées dans les vasières retiennent des nasses en roseau
destinées à piéger les crevettes, au milieu des jacinthes d’eau. Des
marmots accourent en voyant la pirogue approcher en criant « Vazaha,
vazaha ! » (les Vazahas, c’est nous !). On vivote grâce à la pêche (par
une passe dans la digue les hommes reviennent de l’océan avec leur frêle
embarcation (sans balancier, malgré les fortes vagues) et quelques
daurades, du thon… Les femmes quant à elles pêchent en eau plus calme,
dans la lagune, avec les petits . On s'arrête ensuite dans un village de pêcheurs, les maisons
traditionnelles sont entièrement faites à partir du ravinala, l'arbre
emblème de Madagascar. Un peuple qui vit en harmonie avec la nature.





On reprend ensuite la balade sur le canal jusqu'à une distillerie d'huiles essentielles : nialoui (contre le rhume), citronnelle, cyprès, ... là aussi, les odeurs ont enivrantes. Quelques ananas sont plantés tout autour .C'est là que pousse la vanille, mais malheureusement ce n'est pas la
saison pour la voir en fleurs ... il faudra revenir !



Un peu plus au Sud de Manakara (on ne prononce pas le A à la fin des noms des villes), une fosse commune rassemble les restes des Malgaches tués par
les Français en 1947, sur une butte aujourd’hui paisible entre lagune
et océan .

Pas très loin , un petit cimetière marin se déploie parallèlement aux dunes côtières , la plupart des défunts sont d'origine chinoises.


Le littoral , l'océan avec ses embruns et ses vagues qui se fracassent au loin. Pas de pêcheurs à l horizon , car ils suivent scrupuleusement les marées. En général, ils partent le matin vers 5 h 30 puis sont déjà de retour vers 11 h , attendus avec ardeur par les femmes , qui, elles , par la suite vont vendre les poissons détaillés ou non en ville , au marché central de Manakara.



Nous reprenons, Crank et moi , le chemin du retour, à tour de role , nous nous passons une rame pour donner un coup de pouce aux 2 piroguiers. Paul , notre guide entame un chant malgache joyeux, nous reprenons les paroles tous en choeur . Un moment bien sympathique , magnifié par la luminosité descendante.


ENGLISH VERSION :




 we are going to see the port abandoned of Manakara, , isolation and desert since the political crisis of 2002. We next turn to the mouth between the canal and the ocean where, despite strong waves, the fishermen Board their frail canoes, and will sometimesup to 15km off the coast to catch the shark or swordfish. Onimagine how much exercise is dangerous...!




The Pangalanes canal, formerly dug at the initiative of the French700 km to connect to Tamatave main economic sitescolonial and newly-created port of Manakara. Rivers,lagoons were thus related to the strength of shovels and arms by thepeople from here and the Chinese. Remember not very glorious, people had to offer to the colonizer ten working days and pay a tax or, in caseinsolvency, digging 30 days this channel for the loaded barges spices .The convicts were not pittance, their wives were all let go to come feed them. The meal was cooked insidethe canoe.




Today, a few vestiges (construction eroded by moisture, boatsRusty) remain. Fishermen mend their nets. Ofplates on mudflats hold pots Reedintended to trap the shrimp in the middle of the water hyacinth. OfBrats come in seeing the canoe approaching in shouting "Vazaha,vazaha! "(the Vazaha, it's us!). One name through fishing (bya pass in the dyke men returning from the ocean with their frailboat (without pendulum, despite strong waves) and a fewsea bream, tuna... Women as they fish in calm water,in the lagoon, with small. we stop in a fishermen village, the housestraditional are made entirely from ravinala,emblem tree of Madagascar.
 A people who live in harmony with nature.




We
, then, take the ride on the canal to a distillery of essential oils:
nialoui (for colds), Lemongrass, cypresses, ... There also, smells were
intoxicating. A few pineapples are planted all around.This is where grows the vanilla, but unfortunately this is not theseason to see flowers... need to go back!


A
little to the South of Manakara (we do not pronounce the A at the end
of the names of cities), a common grave brings together the remains of
the Malagasy people killed bythe French in 1947, now peaceful Hill between lagoon and ocean.
Not far away, a small marine cemetery unfolds along the coastal dunes, most of the dead are of Chinese origin.

The coastline, the ocean with its spray and its waves that are crashing in the distance. No fishermen at the horizon, because they scrupulously follow the tides. Typically,
they leave the morning around 5:30 and then are already back to 11 AM,
expected with enthusiasm by women, who will subsequently sell detailed
fish or not in town, to the central market of Manakara .


We go back, Crank and me, in turn, we pass an oar to give a boost to the 2 pirogues. Paul, our guide began a happy Malagasy song, we resume the words all in chorus. A very nice moment, with the descending brightness beyond.
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2025-05-22

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