Je repars en direction de Fianarantsoa , mais cette fois ci en taxi brousse. J'ai prévu de faire halte à Ranomafana, son parc national et le village du même nom.

Le taxi brousse est bondé , je suis assis à la toute dernière banquette arrière . Nous sommes serrés comme des sardines , un malgache dort sur mon épaule.. c'est pas mimi ça !!




Par contre le paysage est désolant , spectacle de la déforestion , plus d'arbres... des collines pelées vides à perte de vue ...Gérald Durell , éminent spécialiste de la faune et de la flore malgache estime que 90 % de la foret a déjà disparu à Mada. Et ce chiffre hélas s'accroit ...

D'ailleurs , le contraste est grand entre l'idée de profusion végétale colportée par les innombrables documentaires sur l'île et la vision d'un territoire quasi dénudé qui frappe d'emblée le nouvel arrivant !!

La déforestation est un fléau qui condamne la nature. Elle n'est pas sans lien avec l'autre grand fléau : celui et la misère et du manque de moyens . Par chance , il y a de l'eau sur Mada, ce qui explique la possibilité de cultiver du riz, "gros mangeur de H20 "..


Ici, les trois quarts de la population sont des ruraux qui pratiquent une agriculture traditionnelle sur brûlis : le tavy. Ce processus consiste à défricher par le feu pour créer des zones de pâturages , implanter des rizières , couper du bois de chauffe ou de construction.




Privé d'arbres, le sol est décapé par les pluies où se forment des ravins , les lavakas. Avec la disparition de la sylvie et l'érosion des terres , c'est aussi la faune qui recule . Des parc nationaux ont été mis en place pour protéger ce que l 'on peut encore , mais le mal est fait..





Le tavy fertilise la terre durant les 3 premières années , le sol s'appauvrit ensuite ...d'où la recherche cyclique d'autres terres à cultiver. De plus , les paysans n'ont pas d'engrais pour l'enrichir ..Plusieurs tentatives pour enrayer ce cycle infernal ont malheureusement échoué.

200 000 hectares disparaissent chaque année. et tout un écosystème disparait en même temps. Des chiffres édifiants : 98 % des mammifères et 68 % des plantes de Madagascar n'existent nulle part ailleurs , ils sont gravement menacés ..


La démographie galopante et l'exode des peuples du sud vers les hautes terres remplies jadis de forets accentuent encore plus la déforestation ...


Je me retrouve donc à visiter le parc de Ranomafana, sa foret secondaire et primaire , un des seuls endroits encore préservés , paradis des botanistes et zoologistes..




Je suis dispatché avec un groupe de touristes . Des rabatteurs animaliers vont en éclaireur et sifflent lorsque ils aperçoivent des lémuriens, organisation parfaite . Des lémuriens sont au rendez vous. Les rabatteurs les nourrissent avec quelques bananes le temps de les matraquer en photos ..De loin, on m'indique un lémurien nain , le Microcèbe , il ne mesure que 12 cm !! caché au creux d'une souche . il est nocturne donc il dort toute la journée puis se déplace la nuit pour chercher de la nourriture ...mignon .



Le parc de Ranomafana est l'un des parcs les plus connus et les plus visités de Madagascar. Avec ses 41 000 ha de forêt tropicale humide, il fait partie de l’ensemble des forêts humides de l’Atsinanana (groupement de 6 parcs nationaux) classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.Le parc est d’abord connu pour être une zone très riche en biodiversité et encore assez mal connue. Au point que plusieurs scientifiques sont en permanence envoyés en mission dans le parc pour étudier les espèces peu connues et en découvrir des nouvelles .

L’un des grands succès de ces missions d’exploration fut en 1991 lorsque fut découverte une nouvelle espèce de lémurien : l’Hapalémur Doré…

Bon c’est une espèce très rare, donc on n’a pas pu en prendre une photo.
Le parc est situé à la transition entre les Hautes Terres et la « Frange côtière » et est constitué de grandes collines aux pentes parfois abruptes, multipliant les écosystèmes. Il est également parcouru par un réseau abondant de rivières et cours d’eau qui dévalent des collines.





Nous quittons le sentier et nous nous frayons un chemin à travers la végétation dense et les lianes épineuses. La pente est raide, il faut s’agripper aux troncs d’arbres . Voilà un propithèque à quelques mètres de nous sur une branche. Quelques photos… nous profitons du calme du lieu puis nous repartons vers le sentier.



Vite, il y a d’autres lémuriens un peu plus loin… Nous levons la tête et nous percevons 2 autres lémuriens plus petits (le nom ??? on cherchera en rentrant). La guide sera un peu arrosée au passage !

A quelques centaines de mètres, un autre groupe de lémuriens (… aureus…). L’un d’eux décident de chier sur Crank pas de bol ! mais en échange, ils s’approchent de nous. Même la guide semble surpris et sort son téléphone pour les prendre en photos…!!




10 h 30 du mat, la visite du parc est finie car les lémuriens sont beaucoup plus difficiles à dénicher à cause de la chaleur . Je décide de longer la RN 25 en amont puis de partir à droite ou à gauche de celle ci , à la recherche de la faune et de la flore. La route suit un cours d'eau ponctué de cascades ...balais de taxis brousses . je dois faire gaffe dans les virages ...je suis pris en stop par un camion , sympa...










Au village de Ranomafana, nous sommes hébergés par Nicolas . il habite une maison en retrait du hameau , en hauteur. Il nous fait la visite du village, et nous nous baignons dans les baignoires individuelles où coule une eau à plus de 45 degrés...Calme , luxe et volupté ...!!







Nicolas travaille pour Mad'arbres, une agence qui fait monter les touristes dans les arbres par un système de cordes/ poulies . Le lendemain , je tente l'expérience sur un flamboyant pas encore fleuri , non loin de la rivière. Nico part en premier pour installer le matériel et sécuriser le tout. Il monte avec aisance, ce qui n 'ai pas mon cas , je peine à trouver la technique et me fatigue, je mets 10 minutes au moins pour gravir les 8 mètres et me retrouver assis dans une chaise de toile tendu ..transpirant de tous mes pores.





Mais l'effort vaut la chandelle, une vue sur terre, une autre vision , une autre dimension de voir , les gens tout petit en bas ...en tout cas belle expérience pour moi ...


ENGLISH VERSION :




I'm leaving in the direction of Fianarantsoa, but this time in taxi brousse. I planned to stop at Ranomafana, its a national park and a village.
The Bush taxi is crowded, I'm sitting at the latest backseat. We are tight as sardines, a Malagasy sleep on my shoulder... nice !!




However the landscape is desolate, spectacle of the deforestion, no more trees... the hills peeled more empty out of sight...Gerald
Durell,a eminent wildlife specialist and the Malagasy flora estimated
that 90% of the forest has already disappeared in Madagascar. And this figure unfortunately is growing...
Moreover,
the contrast is great between the idea of vegetable profusion peddled
by countless documentaries about the island and the vision of an almost
bare territory that hits to start the new entrant!
Deforestation is a scourge which condemns the nature . It is not unrelated to the other great scourge: the ela misery and the lack of means. By chance, there is water , which explains the ricefields culture.Here, three quarters of the population are rural people who practice traditional slash and burn agriculture: the tavy. This process consists of clearing by fire to create grazing areas, establish rice fields, cut the wood for heating or for construction.



Without trees, soil is scoured by the rains which form ravines, the Lavakas . With the disappearance of the orest , the erosion of the land, it is also wildlife that recedes. National parks have been set up to protect it, but the damage is done...




The
tavy fertilizes the Earth during the first 3 years, the soil is
impoverished then ... In addition, farmers have no fertilizer to enrich it...Several attempts to stop this vicious cycle have unfortunately failed.
200,000 acres disappear each year. and any ecosystem disappears at the same time. Of revealing figures: 98% of mammals and 68% of the plants of Madagascar exist anywhere else, they are seriously threatened..

Galloping
demography and migration of peoples from the South to the high land
once filled with forests accentuate even more deforestation...

I
therefore find myself to visit the Park of Ranomafana, on a secondary
and primary forest, one of the only places still preserved, paradise for
botanists and zoologists.



I am dispatch with a group of tourists. Animal touts go to scout and whistle when they spot lemurs, perfect organization. Lemurs are at the rendezvous. The touts feed with a few bananas time clubbing photos ..By far, it says a dwarf lemur, the gray Mouse Lemur, it is only 12 cm! hidden in the hollow of a strain. It is night so he sleeps all day then moved the night to search for food..


The Park of Ranomafana is one of the best-known and most visited Madagascar parks. With
41 000 ha of rainforest, it is part of all of the rainforests of the
Atsinanana (Group of 6 national parks) UNESCO World Heritage.Park is first known to be an area very rich in biodiversity and still quite poorly known. To the point that several scientists are permanently deployed in the Park to study the little-known species and discover news.
One
of the great successes of these exploration missions was in 1991 when
was discovered a new species of lemur: the Golden Bamboo lemur...
Well it's very rare, so we couldn't take a picture.The
Park is located at the transition between the Highlands and the
"coastal strip" and consists of large hills sometimes steep, multiplying
the ecosystems . It is also covered by an abundant network of rivers and streams that cascade down the hills.




We leave the trail and we are way through the dense vegetation and thorny vines. The slope is steep, but cling to the trunks of trees. This is a Sifaka a few meters from us on a branch. Some photos... we take advantage of the calm of the place and then we return to the trail.


Quickly, there are other lemurs a bit more later... We raise the head and we see 2 other smaller lemurs (the name? will be returning home). The guide will be a little watered in passing!
A few hundred metres, another group of lemurs (... aureus...). One of them decide to shit on Crank not Bowl! but in Exchange, they are approaching us. Even the guide seems surprised and out his phone to take photos ...!


10: 30 the mast, the visitof the Park is finished because lemurs are much more difficult to find because of the heat. I decide to walk along the RN 25 upstream and then go to the right or to the left, looking for wildlife and flora. The road follows a watercourse punctuated by waterfalls.. .a lot of Bush taxis. I have to be careful in curves..









In the village of Ranomafana, we are hosted by Nicolas. He lives in a house in removal of the hamlet, in height. We made a visit to the village, and we bathe in individual baths where flowing water at more than 45 degrees ...Calm, luxury and voluptuousness...!






Nicolas works for Mad' arbres, an agency that pushed tourists in the trees by a system of strings / pulleys. The next day, I try the experiment on a not yet flowered flamboyant, not far from the river. Nico first hand to install the hardware and secure all. He climbs with ease, what n ' have not my case, I hardly find the technique and get tired, I put 10 minutes at least to climb 8 meters and find me sitting in a Chair of canvas stretched...breathable all my pores.




But the effort is worth the candle, views of Earth, another vision, another dimension to see, tiny people down .. .in any case nice experience for me...